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Dans le dernier livre préféré de Steph, la femme parfaite est une connasse, on trouve en bonne place une citation de Winston Churchill :
« Réussir, c’est aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ».
Est-ce à dire que Winston était une connasse ?
En tout cas, cela fait certainement réfléchir le gars de M6 que je suis (voir la chape à la chaux 1ère partie) et me donne à penser que nous sommes peut-être, « à l’insu de notre plein gré », tout bonnement en train de réussir.
C’est sur ces réflexions plutôt optimistes (on ne se change pas), qu’on attaqua, le W-E suivant, la suite de la chape.
Nous avions réalisé les deux tiers du boulot et même si Putzi, la pompe à béton, avait fini par faire son taf, cela s’était fait dans des conditions totalement dantesques.
Nous nous lançâmes donc, relativement inquiets dans cette entreprise.
Steph et Jean-Louis avaient remplacé les mercenaires qui faisaient relâches.
Olivier fut le seul, parmi eux, qui insista pour revenir finir la chape : auto-moto n'étant pas diffusé le lundi de Pâques. Une nouvelle fois, il ne fut pas déçu.
Pourtant, faut-il le rappeler, ce vieux briscard du chantier avait fait ses armes avec l’empierrement du hérisson, un jour de pluie ! Avec la première partie de la chape, il s’était rendu compte que l’expression repousser les limites pouvait avoir une saveur toute particulière.
Mais autant dire tout de suite que Putzi avait encore quelques tours dans son sac rouillé et était prête à en découdre.
Contre toute
attente, le début de journée fut exceptionnellement efficace. Les cuves de mortier de chaux se vidaient tranquillement sur la dalle. Le mélange, moins liquide que la semaine précédente laissait
augurer une chape sans fissures. Bref, on nageait en plein bonheur.
Et c’est là, à y réfléchir, à posteriori, que nous aurions dû nous méfier. C’était étrangement louche.
Et effectivement,
cela prit fin de manière aussi abrupte qu’inattendue. La pompe arrêta de cracher et, comme huit jours plus tôt, nous décidâmes de tout démonter pour essayer de trouver l’origine du
problème.
En réalité, j’avais
un peu trop tardé à envoyer la cuve de mortier suivante et cela avait très probablement créé un appel d’air en amont de la pompe, qui avait désamorcé.
Cependant, la peur de l’explosion de la semaine passée nous exhortait à la plus grande prudence et cela causa notre ruine. Trop de prudence tue la prudence, surtout quand on utilise du matériel fabriqué au temps de salut les copains.
Et oui, car un
mauvais choix en entrainant un autre, j’arrivais à coincer l’embout du tuyau d’arrosage dans le tuyau plein de mortier de la pompe. Je peux faire parvenir un schéma explicatif détaillé pour les
plus curieux, c’est assez incroyable et pourtant…
A ce moment précis, je recevais un appel de M6 qui me proposa un contrat mirobolant pour remplacer leur gars, à qui finalement, il n’arrivait pas tant de choses que ça. Je déclinais, trop occupé à tenter de déboucher les tuyaux de la pompe et accessoirement à pourrir la voiture d’Olivier.
Cela dura longtemps… longtemps… longtemps…
Et on finit la chape… à la bétonnière.
Olivier partit à la dernière minute récupérer ses femmes à la gare dans un état déplorable. On murmure que Sophie, en digne fashion addict, fit semblant de ne pas le reconnaître en se hâtant vers la station de taxi. C’était sans compter sur ses filles : on est le meilleur papa de son village, oui ou non ???
